La Mort à Venise est le récit de la passion folle et fatale qui saisit un écrivain d’âge mûr à l’apparition d’un gracieux adolescent d’une extraordinaire beauté. Dans Tristan, le dilemme qui s’offre à l’héroïne est de tenter de vivre en étouffant ses dons d’artiste ou « mourir de musique ». La fin de Lobgott Piepsam dans Le Chemin du cimetière prouve que la vie est dure aux faibles, mais que la mort vaut mieux que la débâcle d’une constante lâcheté. C’est peut-être dans ses nouvelles que Thomas Mann, l’un des plus célèbres écrivains allemands de ce siècle, a mis le meilleur de sa verve ironique et de sa sensibilité musicale, de son émotion discrète et dominée, qui se drape volontiers de sarcasme.
Introduction et notes d’Armand Nivelle.