Il est des écritures magiques, qui transportent le lecteur parfois très loin sans que rien se passe vraiment : quelques amis et voisins réunis au fin fond de la campagne irlandaise, des mariages, des dîners après la moisson, des soirées au pub, des envies de quitter cette Irlande figée dans le temps mais que n'épargne pas la violence politique...
C'est la manière de faire parler ses personnages qui rend John McGahern unique : ce langage savoureux de la campagne, gouailleur et tendre, qui donne aux petites histoires l'allure de mythes lorsqu'au soir on se retrouve pour boire du rhum au jus d'airelles. La magie de l'écriture, aussi, qui nous imprègne de l'atmosphère à la fois paisible et inquiète de ce Giono irlandais.
D'une pudeur extrême, John McGahern nous envoûte, nous fascine. C'est hors d'âge, comme un très bon whisky.
« Dans une langue à la fois simple et subtile, austère et tendre, McGahern nous offre ce formidable don de voir, à travers des vies imaginaires, plus clair que nous ne voyons dans nos propres vies. » John Updike