Le 11 septembre, la guerre en Afghanistan et en Irak, le populisme médiatique au pouvoir : les premières années du troisième millénaire ne pouvaient pas échapper à l’analyse ravageuse d’Umberto Eco. Après la chute du mur de Berlin, il a fallu exhumer de vieux atlas pour retrouver les frontières oubliées depuis la guerre de 1914. De la guerre froide, on s’est empressé de retourner aux guerres les plus chaudes. Nous avons ressuscité le vieux combat entre Islam et Chrétienté, et le cri ancestral de « Sauve qui peut, voilà les Turcs ! » nous ramène au temps des Croisades… Il semblerait que l’Histoire, à bout de souffle après les bonds qu’elle a effectués au cours des deux précédents millénaires, se soit affaissée sur elle-même et se précipite à reculons, comme une écrevisse.