Depuis le succès mondial de son journal J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir, Christine Arnothy avait déjà écrit sur sa vie. Aujourd’hui, elle redescend dans les ténèbres de son adolescence et se souvient des prédictions de son oncle, professeur de médecine, qui, dans les décombres de Budapest, lui avait annoncé le déferlement des «années cannibales» : «Seul l’argent dictera sa loi et ceux qui n’entrent ni dans le rang ni dans les complicités seront dévorés.»
Christine traverse les années cannibales auprès d’un directeur de journal déjà marié. Elle doit assumer la persécution juridique imposée par cette «cohabitation». Le journal qu’il a fondé est plutôt de droite, elle est de gauche. Pour ses succès littéraires, on voudrait la retenir à New York ; elle revient toujours vers son compagnon. Elle ne pourra l’épouser qu’après dix ans de procédures de divorce.
Elle traverse ainsi tous les enfers, mais elle a toujours un «je t’aime» à lui dire, et une histoire passionnante à raconter à son public. Il meurt, elle continue à lutter dans l’ombre du mort.
«Il fallait cette autobiographie, dit Christine Arnothy, pour espérer atténuer mon deuil. La vie ? Il vaut mieux s’en accommoder, sinon l’inventer.»