Roman traduit de l'espagnol par : Aline Schulman.
Dans l’espace théâtral de la place Jamaa-el-Fna à Marrakech, un conteur-narrateur mime et psalmodie l’histoire d’un amour impossible entre deux personnages à l’identité ambiguë : l’ange, déchu d’un paradis organisé sur le modèle des bureaucraties totalitaires, et le paria, dont la misère physique et morale sert de repoussoir à l’univers technique aseptisé de nos pays. La quête de l’amour passe ainsi par la satire impitoyable des mythes et tabous des sociétés occidentales. A travers un parcours qui mène le couple insolite des plateaux du Sud marocain jusqu’aux égouts de Manhattan, en passant par les grands boulevards parisiens, Juan Goytisolo exalte et libère les élans d’un autre désir. En même temps, il ouvre l’écriture à l’oralité, dans un texte écrit sur un mode aléatoire, où le personnage central, un je-tu-il/elle interchangeable, se construit et se défait selon les goûts de l’auditoire.
Roman d’amour, critique du monde, réinvention du récit, Makbara est aussi et surtout un jeu poétique où la parole retrouve sa dimension communautaire.
Né à Barcelone en 1931, intellectuel engagé, opposé au franquisme, Juan Goytisolo s’est très tôt exilé à Paris. Puis, de 1969 à 1975, il enseigne la littérature dans les universités de Californie, Boston et New York. Aujourd’hui installé à Marrakech, il est devenu un critique implacable de la civilisation occidentale. Auteur d’une quinzaine de romans et de nombreux essais, il a reçu le prix Europalia pour l’ensemble de son œuvre (1985), le prix Octavio Paz (2002), le prix Juan Rulfo de littérature latino-américaine et caribéenne (2004) et, en novembre 2008, le prestigieux Prix national des Lettres espagnoles.
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chez Fayard
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