Dans cette grande fresque orale, Dario Fo imagine Milan se réveillant un beau matin privé de toute énergie fossile : plus de pétrole, plus d’essence, place (enfin !) aux énergies renouvelables. Fo décrit avec entrain et jubilation l’effet choc de cette pénurie, la secousse salutaire qu’elle représente, les réactions somme toute astucieuses et soulagées des gens qui, libérés du carcan de la consommation forcenée, redeviennent des personnes en charge de leurs choix de (sur)vie.
Entre essai de sociopolitique et répertoire de fables joyeuses à réciter, mimer ou jouer, Dario Fo aborde ici une des questions qui lui tiennent le plus à cœur : la pollution de la planète Terre et l’urgence de changer les comportements des sociétés humaines. Saynètes aux dialogues vifs, aux personnages croqués avec indulgence, au ton souvent moqueur : on retrouve ici la sympathie inaltérable de Dario Fo pour les humbles et les déshérités, sa complicité avec leur vitalité subversive, sa verve endiablée contre la puissance mortifère de l’argent et ses serviteurs intéressés que sont la censure religieuse et la complaisance intellectuelle.