Quand un proche disparaît, on oublie son apparence, sa manière de parler, de sourire, de déambuler dans la vie. Même si l'on croit parfois l'apercevoir dans la dernière voiture d'un tramway, sur un escalier roulant, au feu rouge sur le trottoir d'en face ...
Alice est l'héroïne du nouveau livre de Judith Hermann (Maison d'été, plus tard ;Rien que des fantômes), qui évoque en cinq épisodes ces moments transitoires où l'on attend, où l'on cherche à retenir, où l'on accepte de lâcher prise.
Chez Judith Hermann, pas de plaintes, pas de pleurs. Sans aucun artifice, elle réussit à saisir cet étrange mélange de soudaineté et de temps suspendu qui caractérise la mort et son surgissement au sein du quotidien - et aussi la lumière, l'éclat particulier que peuvent avoir ces journées-là. « Judith Hermann a le don de faire surgir devant les yeux du lecteur des lieux et une atmosphère qui existent au point qu'on croirait pouvoir les saisir entre les mains. » Die Welt