Les quatre épisodes qui composent l’Ami de passage jalonnent le cours d’une vie, depuis la jeunesse jusqu’à la maturité. Ils sont liés par un narrateur, Christopher, qui n’est jamais le même, selon le contexte dans lequel s’inscrit chaque partie : le Berlin de 1928, où le narrateur rencontre l’antipathique et solitaire M. Lancaster ; les îles grecques de 1933, où il côtoie une bande d’homosexuels qui gravitent autour d’Ambrose, un Anglais riche et dépravé ; le Londres de 1938, où il retrouve un ami, Waldemar, devenu l’amant d’une jeune Anglaise ; la Californie de 1940, où il travaille pour le cinéma, à Hollywood, et partage la vie d’un voyou, Paul.
Avec l’humour et la sensibilité qui lui sont propres, Christopher Isherwood dresse le portrait déroutant et parfois acide de personnages pris dans l’enfer sexuel qu’ils ont eux-mêmes créé. On retrouve dans ces récits nostalgiques le charme qui avait fait le succès d’Adieu à Berlin. Grande figure littéraire du vingtième siècle, Christopher Isherwood (1904-1986) quitta l’Angleterre en 1929 pour séjourner à Berlin et dans plusieurs pays d’Europe, avant de parcourir la Chine en compagnie de W.H. Auden. Tous deux s’installèrent ensuite aux États-Unis où Isherwood devint, en 1946, citoyen américain. Son œuvre abondante est nourrie des voyages et des rencontres qui ont jalonné sa vie.