Récits traduits de l’anglais
par Ludmila Savitzky
Dans les six récits qui composent Adieu à Berlin, le narrateur, « Christopher », dépeint les événements qui accompagnent la montée du nazisme à travers une série de personnages : Fraulein Schroeder, sa pittoresque logeuse ; l’inoubliable Sally Bowles, jeune actrice anglaise « divinement décadente » qui chante dans le cabaret du coin ; les Nowak, une famille d’ouvriers qui travaille dur ; les Landauer, une riche famille juive qui ne va pas tarder à être ruinée.
Sans se départir de son humour, Isherwood capte magnifiquement le Berlin du début des années trente : le charme de ses avenues et de ses cafés ; le grotesque de sa vie nocturne, ses vices et ses intrigues, la puissance de ses gangs. Avec, de plus en plus présente et menaçante, l’ombre de Hitler.
Écrit en 1939, Adieu à Berlin a inspiré, entre autres, la célèbre comédie musicale Cabaret.
Grande figure littéraire du vingtième siècle, Christopher Isherwood (1904-1986) quitta l’Angleterre en 1929 pour séjourner à Berlin et dans plusieurs pays d’Europe, avant de parcourir la Chine en compagnie de W.H. Auden. Tous deux s’installèrent ensuite aux États-Unis, où Isherwood devint, en 1946, citoyen américain. Son œuvre abondante est nourrie des voyages et des rencontres qui ont jalonné sa vie.