En 1899, l’o cier Julien Viaud, alias Pierre Loti, s’immergeait avec extase dans «l’Inde des palmes», rencontrant maharadjah, fakirs, fi dèles sur le Gange… et rédigea l’un de ses chefs d’oeuvre L’Inde (sans les Anglais). Michaux, découvrant l’Inde en 1931 (il aurait pu y croiser Malraux cette même année), allait lui consacrer la moitié de son Barbare en Asie. Si Malraux, qui séjourna en Inde plusieurs fois, dont en 1974 –comme unpèlerinage avant de mourir–, n’écrivit jamais de grand livre sur l’Inde, il lut notamment Tagore et les grands textes sacrés et noua une relation privilégiée avec Nehru et Indira Gandhi. Quant à Gide, traducteur de Tagore et de Kabîr, sous l’invocation duquel Michaux plaça son Barbare, il connut aussi Nehru et soutint avec ferveur les oeuvresde Malraux et de Michaux. Dans cet essai littéraire, hymne à l’Inde et à ces quatre écrivains si di érents qui éprouvèrent une attirance commune pour ce pays «d’antique civilisation», apparaissent aussi beaucoup de belles fi gures de passeurs, tels Ravi Shankar et George Harrison.
Il y a trente-cinq ans, Jean-Claude Perrier, journaliste et écrivain, posait le pied pour la première fois en Inde, qui deviendra un peu sa deuxième patrie. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont André Malraux et latentation de l’Inde (Gallimard, 2004), Les mystères de Saint-Exupéry (Stock, 2009), prix Louis-Barthou de l’Académie française 2010, et André Gideou la tentation nomade (Flammarion, 2011).