Traduit du néerlandais (Belgique) par Marie Hooghe« Je m’imagine les entendre, les ravages silencieux qui se propagent dans ce corps : des cordes qui sautent, des fils qui cassent, des câbles qui craquent en chantant – le doux gémissement de poutres qui s’affaissent. Ma mère, une maison qui s’écroule lentement, un pont qui danse sous l’effet d’une secousse sismique. » En une succession de fragments somptueux, Erwin Mortier décrit le processus de dégénérescence de sa mère. Pour celle qui était douée d’une grande sensibilité musicale, il compose des psaumes « balbutiés » qui disent la douleur de voir un être tant aimé perdre lentement son âme. Adieu vibrant à la mère, ce texte très poétique nous parle aussi de la langue, de l’écriture et du métier d’écrivain.
Né en 1965 près de Gand, en Belgique, Erwin Mortier est poète, romancier et journaliste. Cinq de ses romans ont déjà été publiés en français, dont Marcel (Prix de traduction Amédée Pichot) et Sommeil des dieux, récompensé aux Pays-Bas par le prestigieux prix AKO.