« Le Swan Motel, de l'autre côté de la rue, était propre et frais – draps amidonnés, moquette beige, serviettes de toilette blanches et décentes que nous envoyions deux fois par semaine à Ottawa City, pour les faire laver, dans un camion plein de sacs-poubelle en plastique vert olive. Derrière le motel, la Suspicious River roulait ses flots noirs... » Hyperréalisme, violence et crudité, transfigurés dans un univers poétique d'une force exceptionnelle, Kasischke n’est pas sans rappeler le grand Hopper et les meilleurs cinéastes américains. Mais surtout, elle fait du lecteur un voyeur fasciné, véritable héros de cette entreprise.
L’Amérique déprimée d’un poème de Ray Carver ? Un récit de plus sur l’aliénation contemporaine ? Le premier roman de Laura Kasischke, poétesse, est magnifique. Il a le trouble opaque, inquiétant, d’une eau dans laquelle on ne sait ce que l’on trouvera : le salut ou la perte. Manuel Carcassonne, Le Figaro littéraire.