« Je ne suis jamais retourné à Lille. Mais ce que j’ai construit ici, avec Merve, moi qui ne savais pas faire grand-chose, la maison de Varna, c’est aussi la preuve d’avoir avancé. On ne change jamais vraiment, au fond. C’est seulement les années, seulement les années qui sont passées. Tous ces gens sont loin. Je ne sais pas ce qu’ils font de leurs vies. Moi, j’ai essayé d’être heureux. »
Dans une paisible maison d’hôtes en Bulgarie, un homme revient sur son passé et raconte tout à celle qu’il aime.
Vingt ans plus tôt, c’était Lille, l’Institut, la jeunesse, l’insouciance. C’était Witold, le voltigeur, et la bande, quatre amis à l’âme vaste comme le monde, peur de rien sauf du temps qui passe et arrondit les angles. Mais la vie finit toujours par vous rattraper.
Il faudra trois ans d’errance à notre narrateur, trois ans d’errance à travers le monde – pour oublier Witold, qui le fascine au-delà du raisonnable. Pour survivre à Nina, qui a failli causer sa perte. Pour finalement trouver sa place, au détour d’une auberge et des nuits d’Istanbul, dans l’odeur de musc et le fouillis des cheveux de Merve.
Des rues pavées de Lille aux grandes avenues de San Francisco, de la place Rouge aux rives de la mer Noire, tout est affaire de voltige : être assez malin pour réinventer les choses, s’autoriser un pas de côté. Une voltige intérieure qui, à vingt ans de distance, montre toute la beauté du chemin parcouru.
Le voltigeur, c’est aussi le nom du soldat dans l'armée de Napoléon, celui qui cavale sans cesse sur le champ de bataille, très légèrement armé pour aller plus vite.