Ma vie secrète ***
"Un chef-d'oeuvre dans la lignée de Montaigne, de Sade, d'Amiel et de Proustà Nul doute sur le prodigieux intérêt et la valeur littéraire de ce document qui, sans apprêt, avec un naturel confondant, ressasse un thème unique, la jouissance sexuelle" (Roland Jaccard, Le Monde).
"Une entreprise littéraire émouvante et folleà qu'on ne quitte que pour y revenir" (Michel Schneider, Le Point).
Avec ce troisième volume de son extraordinaire autobiographie sexuelle, "Walter", le narrateur anonyme, entre dans son âge mûr. Riche de toutes ses expériences passées, il va le devenir aussi au sens propre : son abominable femme meurt, à sa grande joie ; lui voyage de plus en plus : Allemagne, Suisse, Ecosse, Italie - avec une prédilection pour la France, et surtout Paris. Il multiplie les variétés sexuelles, dans une exploration plus étendue et mieux raisonnée : "Quand l'impétuosité lubrique s'affaiblit, la réflexion et l'expérience commencent à imaginer de nouveaux plaisirs pour l'assister. Nous les inventons comme un stimulant en prenant de l'âge, et les femmes nous deviennent ainsi toujours plus charmantes, nécessaires, et importantes". Et la prodigieuse galerie de portraits féminins s'allonge encore : Rosa la fille droguée, Betsy la putain délurée, Molly la fillette, une Africaine éprise de peau blanche et qui fume en foutant, deux jeunes ouvrières écossaisesà Sans oublier le petit bougre "à l'éjaculation si claire". Car Walter va goûter aussi - avec réticence ù, aux approches homosexuelles. Le tout dans des circonstances et des décors parfois ahurissants (coït acharné dans un établissement de bains, surprenant et inoubliable viol collectif d'une Alsacienne en Italie par des soldats autrichiens après la bataille de Solférinoà), qui continuent de brosser le tableau de la face cachée de son siècle. Au passage, ses interrogations vont nous gratifier du plus stupéfiant "Traité du coït", dans ses détails les plus minutieux.
Traduit de l'anglais par Mathias Pauvert