Roman traduit du russe par Anne-Marie Tatsis-Botton
Le héros, Arséni, naît en 1440 près du monastère Saint-Cyrille du lac Blanc et meurt en 1520 au terme d’une longue vie qui le conduit de son lieu de naissance à Pskov, puis jusqu’à Venise et Jérusalem, avant de le ramener à son point de départ. Ses dons de guérisseur lui valent partout où il séjourne une grande renommée et pourraient lui assurer honneurs et fortune. Mais, ayant involontairement causé dans sa jeunesse la mort de la femme aimée sans qu’elle ait reçu les sacrements de l’Église, il renonce à tous biens terrestres et tente par la mortification d’obtenir le rachat de celle qu’il ne veut pas livrer au néant.
Chronique imaginaire d’un être tourmenté par la sainteté, ce roman-fable nous entraîne dans une Russie du Moyen Âge ravagée par la peste et dans le quotidien d’un petit peuple humble et brutal, de moines énergiques et visionnaires, de pèlerins exposés aux dangers de longs voyages. Inspiré par des vies de saints russes, stylistiquement aussi dentelé que les feuilles d’un herbier, il dépayse fortement, tout en nous menant aux sources du christianisme russe.
Né en 1964 à Kiev, Evguéni Vodolazkine est médiéviste, chercheur à l’Académie des sciences de Russie. Il est l’auteur d’un premier roman, Soloviov et Larionov. Paru en 2012, ce roman-ci a été récompensé en 2013 par le prestigieux prix russe Bolchaïa Kniga.