Schnitzler n'observe jamais avec l'attendrissement de l'âge mûr ou la certitude ironique de l'écrivain arrivé ses premiers pas dans la vie et le monde. Il ne traque pas non plus les indices qui pourraient expliquer sa vocation et sa réussite théâtrale et romanesque... Schnitzler reste ici, à l'égard de lui-même, étrangement détaché, soucieux d'exactitude, sans se payer de mots ni d'illusions. Son enfance viennoise ressemble à celle de l'homme sans qualités observé par un écrivain au regard souverain et à l'humilité authentique, qui ne se départit jamais de sa lucide probité et de son admirable économie d'écriture.
Frédéric Vitoux.