Ivo Brandai a toujours vécu en temps de paix. Le 29 mai 2015, jour où se déroule le récit, il a soixante-neuf ans. C’est un homme sans illusions, irritable et maladivement attaché à la vie. Il est ingénieur et supervise la reconstruction de la barrière de corail de la Mer Rouge en matériau synthétique.
Dans les limbes rêveuses d'un retour d'Égypte, en attendant son avion à l’aéroport de Charm el-Cheikh, il revisite sa propre histoire qu’il juge médiocre et parallèlement la décadence profonde de l’Italie des années 2000, les abus et les hypocrisies d'un pays emporté par la corruption et la bureaucratie. Remontant le temps, il se souvient des luttes étudiantes des années 70, de la découverte de l'amour et du monde de l'après-guerre, qui fut celui de son enfance. Tout au long du récit, il garde en lui le rêve illusoire d'un lieu non contaminé et incorruptible : les îles de la mer Égée.
La Vie en temps de paix raconte l'Italie par ses contradictions, ce qu'elle espérait être et ce qu'elle est devenue, et la modernité dans sa violence, hypocrite, vulgaire et désenchantée. C’est une œuvre intranquille, sorte de carambolage métaphysique où se rencontrent l’authentique, l’espoir et la passion.