« C’était calme. Vraiment calme. Il n’avait rien connu d’aussi proche de la privation sensorielle depuis… quand ? L’enfance ?
Il grimaça en pensant aux gigaoctets qui l’attendraient lorsqu’il récupérerait son téléphone et retrouverait du signal. Mince. Il était vraiment isolé. C’était une amputation. Il s’aperçut qu’il était complètement démuni. Il n’était plus vraiment un homme, mais un simple moignon cautérisé qu’on laissait pourrir dans une petite chambre. »
À l’institut Normal Head on accueille des veilleurs stratégiques civils ou militaires rendus fous par leurs visions de bouleversements géopolitiques, guerres de drones et apocalypses diverses. Quand un jour on retrouve à la place d’un patient un tas d’insectes dans son lit, les névrosés et déséquilibrés du centre se lancent dans une folle enquête, entre aliénation et surveillance…
Haletant et écrit au cordeau. Dans Normal, Warren Ellis a injecté à son optimisme déçu et son humour désespéré une dose de réalisme déboussolant. Nicolas Gary, Actualitté.
Un roman absolument nécessaire, qui ronge l’esprit. Xavier Mauméjean, Bifrost.
Traduit de l’anglais par Laurent Queyssi.