Anaïs Nin ne pensait pas devoir sa célébrité à ses extraordinaires journaux intimes. Ils devaient simplement l’aider, selon elle, à prendre conscience de ce qu’elle était et de ce qu’elle souhaitait devenir : une écrivaine reconnue avec une œuvre véritable, entre autres, une série de romans dont le titre serait Les Cités intérieures, celles qui se situent au-delà des apparences, de l’autre côté du miroir.
Dans ces Cités intérieures, constituées de cinq romans – Les miroirs dans le jardin, Les enfants de l’albatros, Les chambres du cœur, Une espionne dans la maison de l’amour et La séduction du Minotaure –, elle met en scène trois femmes, trois amies, Lillian, Djuna et Sabina qui sont des reflets fictionnels de l’auteure.
À travers ses héroïnes, Anaïs Nin tente de traiter les négations, le dédale et la complexité de la nature féminine : Djuna et ses amours passionnées, tempétueuses et qui se dégradent avec le temps dans Les enfants de l’albatros et Les chambres du cœur ; Sabina qui se veut libre mais se retrouve rongée par la culpabilité et l’angoisse dans Une espionne dans la maison de l’amour et Lilian qui, dans le dernier roman de ce cycle romanesque, tire le fil d’Ariane pour aller jusqu’au bout du labyrinthe de sa vie et y découvrir peut-être le Minotaure.
Mais ces Cités intérieures sont surtout celles de l’auteure elle-même, dont la vie et les rencontres passionnées et passionnantes, telles qu’on les connaît grâce à ses journaux, constituent la matière première de ce cycle fictionnel.
Traduit de l’anglais par Anne Metzger (Les miroirs dans le jardin et La séduction du Minotaure), Béatrice Commengé (Les enfants de l’albatros), Élisabeth Janvier (Les chambres du cœur) et Anne Laurel (Une espionne dans la maison de l’amour)
PRÉFACE DE LAURE ADLER