Déjà comparé à Philip Roth ou Jonathan Franzen, Elliot Perlman est la révélation de la littérature australienne.
"Est-il fou d'aimer sans espoir ou juste nécessaire?" interroge Elliot Perlman. Simon, le kidnappeur d'enfant, ne se pose pas la question: voici dix ans qu'il rêve de retrouver Anna, son amour de jeunesse. Une obsession dans laquelle il s'enfonce si profondément qu'un beau jour, enlever le fils qu'elle a eu avec un autre lui paraît la meilleure façon de la reconquérir. De cet instant de folie naît un imbroglio de relations improbables, de rencontres absurdes, de coïncidences lourdes de sens et de quiproquos. Si Simon n'avait pas été un instituteur au chômage, il ne serait pas enfermé dans son obsession amoureuse et n'aurait pas été enfermé par la force publique dans une prison de haute sécurité. Mais il vit dans un monde – l'Australie contemporaine – en proie aux illusions destructrices du libéralisme: un monde qui a besoin non d'enseignants mais de courtiers en Bourse, et qui envoie les don quichotte se faire soigner chez les psychiatres. Un monde où l'enfant est un produit marchand apte à doper les ventes des tabloïds – à condition d'être victime d'un ignoble pédophile pervers. Le coup de folie de Simon est raconté par ses sept principaux témoins – sept types "d'ambiguïté". Chacun d'entre eux colore la ligne faussement simple de l'intrigue de ses émotions, de ses désirs et de ses haines, pour former une fresque complexe où se perdre est un plaisir. Ces "histoires dans l'histoire" se cognent, s'imbriquent, et finalement se rejoignent pour mieux poser les vraies questions, dans un vaudeville tragique et somptueux.