C'est en faisant des recherches en Gironde pour La Bicyclette bleue que j'ai rencontré Marie Salat.
Ayant acheté, chez un libraire brocanteur d'un hameau perdu, trois cartes postales anciennes pour la joliesse de l'image, je les ai lues dès mon retour à Malagar. A mesure de ma lecture, une émotion et une gêne profondes m'envahissaient ; je surprenais des lettres d'amour d'une femme à une autre femme, et quel amour !
Le lendemain, je me suis précipitée chez le brocanteur. Dans le fouillis de ses boîtes, j'ai retrouvé quatre autres cartes, aussi belles, aussi émouvantes. « Cela ferait une belle histoire », me suis-je dit. Pendant trois ans, cette histoire a mûri dans ma tête, et puis le temps est venu pour moi de la raconter. J'ai choisi de prolonger la correspondance de Marguerite et d'imaginer les réponses de Marie.
Ces cartes ont été échangées en 1903 et 1904 entre deux jeunes femmes mariées habitant un petit village de trois cents habitants : l'une était couturière, l'autre ouvrière. Bien entendu, les noms propres et les lieux sont imaginaires.
R. D.