À la question : « Quel pourrait être l’avenir d’un comique français paranoïaque et sans emploi, accompagné d’un chien névrosé et d’une ancienne communiste, dans un pays en croisade contre le Mal ? », Jérémy Sandre, dit Jerry Sanders à la scène, pourrait répondre sans se tromper : aucun. Bien qu’affabulateur, mauvais fils, piètre père, séducteur lâche, comique malgré lui, joueur de cartes compulsif, humoriste français exilé à New York en pleine francophobie, Jerry est lucide. S’il n’a pas d’avenir, autant s’en inventer un, glorieux.
À sa famille, ce naufragé existentiel va mentir. À la société, cet asocial va prétendre dicter sa loi. Celle du plus faible ? Il préfère en rire, mais avec des larmes. Comme nous d’ailleurs à la lecture de ce roman ambitieux et drôle, magistralement mené.