Benoît Escalet, trentenaire à l’aise, célibataire de vocation et juriste dans une compagnie d’assurances, a pour passion dominante la protection de son indépendance et de sa tranquillité. Il refuse tout avancement et fuit les relations, de voisinage ou mondaines. C’est l’asocial type. Il pratique l’athéisme politique. Pour lui, tout objet qui n’est pas nécessaire est inutile ; et le superflu, produit à l’extrême par la société de consommation, le hérisse.
Julien Merlot, son seul ami et confident, comme lui enfant du divorce, ambitionne, au contraire, réussite matérielle et politique.
Considérant qu’il est dangereux d’être aimé et qu’aimer est une servitude, Benoît, qui a longtemps limité ses relations avec les femmes à l’hygiène sexuelle, vivra des expériences agitées avec une domoticienne délurée et une intellectuelle écologiste. Jusqu’au jour où Cupidon finira par le blesser d’une flèche convaincante, sans entamer son art d’esquiver les contraintes.
À mille lieues du cynisme lapidaire ambiant et de l’agressivité contemporaine, Maurice Denuzière pose ici, avec humour, son regard caustique, mais toujours empreint d’une grande tendresse, sur les travers de la nature humaine.