Raconter des histoires : ce devrait être la fonction première du roman.
Cela longtemps l’a été, de Stendhal à Tolstoï, de Dickens à Melville, de Stevenson à Simenon.
Aujourd’hui, en France du moins, les romanciers ne racontent plus : ils parlent d’eux-mêmes, ce qui est tout différent. Ils ont perdu l’art de se créer des doubles et de se projeter dans des identités de rechange.
Ils expérimentent, ils ressassent, ils n’ont plus cette liberté, cette gaieté de se transformer en d’autres qu’eux-mêmes.
L’Art de raconter est tout le contraire d’un traité sur le roman : c’est une défense et illustration, à travers de nombreux exemples français
et étrangers, du roman comme plaisir, comme jubilation, comme machine à rêver et à entraîner le lecteur dans les émois et les délices de l’aventure.