Aux tout derniers jours de l’Allemagne nazie, Julia – dont le mari s’est tué
à Paris pour lui épargner la torture dans les locaux de la Gestapo –, Claudine, infirmière communiste, Lucette, mannequin de haute couture, Gisèle, violoniste, se trouvent brusquement libérées d’un centre de réclusion en Saxe. Katie, officier anglais sortie d’un camp de la mort, les y rejoint. Elles découvrent qu’elles sont un gage dans une tentative de paix lancée lors de la chute du Reich par Himmler, patron des SS. Ceux-ci se déchargent de la tâche de les conduire en Suède sur Franz Werfer, lieutenant de la Wehrmacht. Tandis que les armées russe et américaine établissent leur jonction sur l’Elbe, ces femmes rencontrent le fond de l’enfer dans l’Allemagne disloquée. Franz se décide alors à les conduire chez les Alliés tout proches. Roger, maquisard reconverti en correspondant de guerre, va les y escorter. Charles, rescapé, attend Julia au Lutetia, à Paris, où rentrent les déportés.
Tel est le point de départ du roman Les revenantes. La victoire venue, qui
voudrait entendre d’où et de quoi elles reviennent ? Et pourront-elles retrouver la vie «normale» des jours sans guerre ?
Pierre Daix a vécu, à la fin d’avril 1945, la libération des femmes occidentales détenues à Mauthausen. Il a écrit entre 2001 et 2008 ce roman de survivant qu’il a porté sa vie durant.