Écrire sur son père : tel est le contrat signé par la narratrice avec un grand éditeur. Comment aborder cet homme-caméléon, juif engagé auprès de la cause palestinienne, époux en apparence convenable qui installa sous le toit familial une Russe énigmatique, chirurgien humaniste aux pulsions suicidaires ? Pour venir à bout de cet ouvrage impossible, la narratrice va se glisser dans la peau d’un personnage fictif, le fils qu’elle a toujours rêvé d’être : Adam. Entre répulsion et domination, érotisme et cruauté, c’est un ballet des sentiments troubles que Karine Tuil chorégraphie dans ce roman virtuose.
La mémoire, le poids de l’histoire, la comédie sociale, les relations amour-haine […] ont toujours habité les textes de Karine Tuil, mais la thématique première et principale reste la quête identitaire. Avec humour souvent, avec plus de gravité parfois […], ici avec douleur, elle dit les mensonges devenus trahisons. Émilie Grangeray, Le Monde des livres.