À la libération, les G.I.: ‘Where is Django?’ Sa renommée a franchi l’Atlantique depuis belle lurette. Mais pas lui. À cause de la guerre. La paix revenue, invité par Duke Ellington en personne, il s’embarque enfin pour l’Amérique, terre natale de la musique qui l’a rendu célèbre: le jazz.
Pourtant, au fond, que lui importe, à lui qui a grandi dans une
roulotte, que le jazz ait vu le jour ici ou là? Le jazz est partout. Ou plutôt: il est au bout de ses doigts. Le jazz est à lui, que ce soit à New York ou Paris. Ce qui, à sa connaissance, n’existe en revanche qu’à Paris, c’est la fille aux yeux noirs pour laquelle il a joué sans rien dire au Hot Feet, place de Clichy. Mais des yeux noirs peuvent-ils suffire à fixer un gitan?
Alain Gerber a publié chez Fayard les portraits romanesques de Louis Armstrong, Chet Baker, Charlie Parker, Billie Holiday, Miles Davis et Frank Sinatra (entre autres). Jazz et roman vont depuis si longtemps de pair dans son inspiration que semblent s’y confondre leurs rythmes respectifs, leurs phrasés et leurs tempos – bref, la musique et la littérature.