Jimmy Callaghan, c’était mon pote anglais à l’internat. Il fumait des Benson, mettait les bouts en passant par un trou dans le grillage et allait parfois rendre visite à son père alcoolique dans la banlieue de Londres.
Je l’ai revu vingt ans plus tard. Il avait une grosse valise. De retour d’Australie, il était bronzé et sdf. Trop fort! On est redevenus un peu amis. Puis il est parti en me laissant sa valise.
C’est moi qui la lui ai rapportée. Dix ans étaient passés. Calla était gérant d’un pub et avait une sale vieille tronche d’Anglais. C’était triste. Quoique. Il y a aussi des femmes, des enfants, des amours, des voyages, des fugues, des bitures et des galères immobilières. Une vie. J’ai même appris comment ne pas se faire voler à l’étranger!
On a tous en nous quelque chose de Callaghan.
Dominique Fabre est écrivain. Ses romans et recueils de nouvelles ont tous été salués par la presse, en France comme à l’étranger.