C’est le printemps 2003 : le monde bascule. Un an plus tôt, Jean-Marie Le Pen a pulvérisé ses records aux présidentielles. La guerre explose en Irak, dans les rues de la capitale, dans les cercles médiatiques, manifestants pacifistes et soutiens à Bush s’affrontent brutalement.
Comédiens à la retraite, mais leurs idéaux gauchistes intacts, les parents du narrateur Gilbert Bratsky ont repris le chemin du militantisme. A plus de soixante-dix ans, convaincus de l’urgence de leur mission, ils sillonnent les banlieues déshéritées de la Seine Saint-Denis, à la grande inquiétude du narrateur, pour y monter une troupe de théâtre militant contre la guerre.
Gilbert, quant à lui, mène une existence solitaire, en retrait de l’agitation générale, jusqu’au jour où ses parents retrouvent par hasard l’un de ses proches amis d’adolescence, Didier Leroux. Ancien enfant martyr, ancien délinquant, Didier, à quarante ans, sort de prison pour meurtre. Qui est vraiment Didi, « aux yeux d’adulte mal grandi », que veut-il, lui qui s’installe en fils prodigue chez les parents de Gilbert ?
Tout d’abord agacé, puis inquiet, Gilbert commence à recevoir d’étranges e-mails anonymes, antisémites, menaçants, délirants. Sous l’influence de son oncle, Julius, qui tient des discours alarmistes et voit partout des complots antijuifs, Gilbert se persuade que son ancien camarade en est l’auteur. La canicule échauffe les esprits, la tension monte. Tandis que la fille de Julius, Carine, est victime d’une agression dans l’hôpital psychiatrique où elle travaille, Gilbert part en banlieue, à la recherche de son ancien camarade et de l’idéal perdu de ses parents…