Tout commence par un basculement. Judith, fade institutrice de la Capitale, a décidé de mourir. Sur les rails, sous l’express qui vient du nord. Aux commandes de la locomotive, Paul freine à temps.
Le choc a bien lieu, mais pas celui qu’elle attend : Paul connaît les arbres, les oiseaux. Pour vivre avec lui, Judith quitte tout, son travail, sa famille, et s’installe dans une ville perdue.
Mais Paul a un autre visage.
Pourtant Judith reste. Jusqu’au scandale, tonitruant.
Livre après livre, avec des mots simples et par fragments, Anne-Sylvie Sprenger cartographie les lignes de faille de nos pulsions. Révélée par Jacques Chessex avec Vorace (Fayard, 2007), l’auteur de Sale fille et de La Veuve du Christ travaille les silences, qu’elle laisse chacun remplir à sa façon. Tragédie grotesque et critique de l’autofiction, Autoportrait givré et dégradant illustre une double dérive, dans l’alcool et la folie. D’autres voies de résistance, peut-être, à l’intolérance et au secret).