« La Forêt est un genre d'ouvrage aujourd'hui oublié, et que pratiquaient avec ardeur les anciens. Francis Bacon en particulier, qui écrit une Forêt des Forêts, Sylva Sylvarum, laissée inachevée à sa mort et dont il redoutait qu'elle se réduisît à "un tas mal digéré de bizarreries".
Ce pourrait être, à l'inverse, le principe même de ces pages, dédiées au seul culte du singulier, du négligé, de l'infime, du trivial même, résistant obstinément à la célébration des gagnants de palmarès et de top ten qui engluent toutes les formes, hautes ou basses, de la culture aujourd'hui.
Glanes, mélanges, notes de chevet, papiers collés, recueil d'expériences, à tous les sens du mot : que ce soit celle d'un livre, d'un lieu ou d'un être qu'il m'aura été donné de croiser au fil de mes dérives. Un coin de Londres ou de PIgalle, la figure d'un connaisseur sarcastique et sans égal, une tocade de mode, une discothèque oubliée, épisode de vie dans la Rome des années cinquante ou dans un obscur traité barique : voici autant d'instantanés et de partis pris. »