« Ce père que je n’ai pas eu, ce père que j’aurais pu aimer et qui aurait pu m’aimer m’offrait un privilège décisif, définitif : moi, au moins, je n’aurais jamais peur de le voir disparaître. Jamais peur d’en être privé, avantage de n’en avoir jamais joui. Jamais peur de le voir amoindri ou moribond. Avec lui, je n’aurais pas de ces soucis ordinaires que je connais pour les avoir vécus avec ma mère. Ce mélange de compassion et d’exaspération, d’accablement et d’impuissance que l’on ressent face à quelqu’un quand il n’est plus lui-même. usqu’à l’impatience quand le corps est en retard sur l’esprit qui l’a déjà déserté. »
Michel Richard est journaliste.