Le 10 août 2011, Lionel Daudet, alpiniste amputé de huit orteils, quitte la maison ; il rentrera quinze mois plus tard, après avoir fait le tour de la France, exactement, en suivant pas à pas, au mètre près, le trajet de la frontière et du littoral. A pied, à vélo, en kayak, en voilier, seul ou accompagné, il a arpenté environ 3 000 kilomètres d'arêtes, de forêts, de rivières, et 6 000 kilomètres de côtes. Un exploit, mais aussi une vision sociale du pays, un jeu des mille bornes, un cache-cache avec les banlieues, les parcelles privées, la végétation.
Vagabond dans une géographie totalement cadastrée, Daudet a trouvé l’inconnu, ouvert des fenêtres dans les esprits. Guillaume Rebière, Le Journal du dimanche.
Pour Daudet, l’intérêt d’une frontière réside essentiellement dans son caractère poreux. Elle est partout et nulle part. Et surtout pas où on l’attend. D’une barrière, le bougre a fait un trait d’union. Nathalie Rouiller, Libération.