Il y a Ricardo Paseyro, le poète reconnu à sa juste valeur en Espagne et en Amérique du Sud.
Il y a Paseyro qui s'installe en France en 1951, frôle Garbo et Gréco, prend un thé mémorable avec Beckett, devient ami de Cioran et sympathise avec Michaux.
Il y a Paseyro diplomate qui ouvre le premier consulat uruguayen à Rouen en 1960, et dont les fonctions diplomatiques lui permettront d'observer de près la politique mondiale.
Il y a Paseyro humoriste, qui nous montre Supervielle et Borges « exténués par un perpétuel échange de bonbons au miel », ou qui, voulant participer à un congrès d'inspiration communiste, se trompe de porte et manque de recevoir le baptême mormon.
Il y a Paseyro l'hispanophone qui devient un styliste français ciselant une phrase pleine de finesse, d'esprit et de subtilité. Et la pointe est féroce quand il pourfend Neruda ou en embroche d'autres.
Il y a encore Paseyro grand voyageur, critique littéraire, journaliste, biographe, et tout ce qu'on découvre avec bonheur dans ces savoureuses tribulations d'un Uruguayen francophile : Ricardo Paseyro s'y surpasse.