On connaît le versde Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. » Le père dunarrateur est mort. Il l'appelait Poupe. C'était un sacré bonhomme avec unsacré caractère. Une force de la nature. Un héros de western. Origine italienne.Il aimait, entre autres, les belles carrosseries, la bonne chair et les partiesde tennis avec son fils, qui lui offre, dans ce roman, le plus beau destombeaux : « Mon père si dur. Mon père si doux. Mon père, ce héros si dur auregard si doux. »
À la mort de Poupe, un monde s'écroule, va disparaître. Avecdes mots serrés comme une gorge nouée, ce texte du souvenir mêle grande histoireet petites histoires intimes. On croise Céline et Alphonse Boudard, Louis Nucéra etJean Daniel. La bande-son marie Charles Trenet, Verdi et Tino Rossi. Au cinéma: Rio Bravo. On voyage aussi, du Sud à la Normandie en passant par lacapitale.
Cérésa s'adresse à tous. Il nous touche. Poupe, de son nuage, peutêtre fier de son fils. Le roman lu d'une traite, on pense aux mots d'HenriCalet : « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. »
Journaliste etécrivain, François Cérésa dirige le mensuel Service littéraire après avoirété de longues années rédacteur en chef du Nouvel Observateur. Il apublié une vingtaine de romans, aussi bien historiques qu'intimistes.Ila imaginé une suite aux Misérables de Victor Hugo, qui fut un grandsuccès populaire. Nombre de ses ouvrages, par ailleurs, ont été primés.