« Et l’adoption, vous y avez songé ?
— C’est une violence. Une sentence. Ce n’est pas aux adultes d’adopter les enfants, mais aux bambins de choisir dès qu’ils auront l’âge de raison. Il y a l’émotion d’une absence sur le visage d’un enfant adopté, comme s’il était toujours prêt à partir. »
En Amérique latine où il a trouvé refuge, l’orphelin Hervé Vilard sait qu’il ne sera jamais père. De retour en France au crépuscule des années 1970, il retrouve sa seule famille : le public. Des années après le succès fulgurant de « Capri », le fils de personne renoue avec la gloire et redevient le frère de tout le monde. Le suivre dans ses pérégrinations ressemble à la lecture d’une Comédie humaine en miniature : Hervé dîne chez des comtesses puis soupe avec des forts des Halles, susurre ses tubes à une future lauréate du prix Goncourt et correspond avec un voyou incarcéré aux Baumettes.
Mais sa solitude surpeuplée lui pèse, parfois. Une vieille bâtisse est à vendre, là-bas dans le Berry. Il songe à l’acheter. Le Berry ? Oui : celui-là même où il a passé son enfance, brillamment racontée dans L’âme seule. Comme si tout, toujours, l’y ramenait…
Après d’immenses succès dans la chanson, Hervé Vilard s’est révélé comme écrivain avec L’âme seule (Fayard, 2006) et Le bal des papillons (Fayard, 2007) qui ont séduit de très nombreux lecteurs.