«Tu es en train de grandir, Hannah, ça n’est jamais facile.
- Ça fait bientôt onze ans que je grandis ! Je vois pas pourquoi ce serait plus difficile aujourd’hui.
- Parce que tu n’as pas une vie normale.
- Une vie normale, c’est si maman était pas morte ?
- C’est ça. Si tu avais vécu avec ta mère et si ton père avait su l’aider.
Elle a un peu pâli et je me suis demandé si elle regrettait pas d’en avoir trop dit.
- L’aider à quoi ?»
Hannah a dix ans et un caractère bien trempé. Elle vient de passer trois ans dans un sanatorium, lorsque, du jour au lendemain, on décrète qu’elle n’est plus malade et doit rejoindre son petit village de Dordogne. À La Chapelle-Meyniac, les cancans des mégères vont bon train. Hannah s’en méfie. En 1961, en pleine guerre d’Algérie, les blessures de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas cicatrisées. Rien de pire que les rumeurs, surtout lorsqu’elles concernent votre mère…
Ce premier roman de Laurent Malot nous enchante en nous faisant suivre une héroïne pleine de spontanéité, qui n’est pas sans rappeler la Zazie de Queneau.