« Quelque chose les enveloppait. Un écho, un murmure de rage, qui démangeait les âmes, les épluchait, réduisait les corps au sang. »
Ludo et David enchaînent les nuits à damer les pistes de ski pour un salaire de misère. Au cœur des montagnes qui les ont vus naître, le petit fûté et le géant naïf ont toujours veillé l’un sur l’autre.
Lorsque David trouve un corps dans les bois, à moitié dévoré, Ludo décide de le cacher pour leur éviter des ennuis.
Bientôt le géant prend l’habitude de se confier au cadavre, enfoui au fond de son étable sous une épaisse couche de glace.
Avec la sécheresse exceptionnelle qui sévit cet hiver-là, un mal étrange rode dans la forêt. Dans la commune, la colère gronde : quelle est cette rage qui transforme les animaux les plus paisibles en fauves ? Comment la station produit-elle encore de la neige artificielle alors que l’eau manque au robinet ?
Le géant le sent : un fil se tend qui enserre les bêtes et les hommes et leur fait perdre la tête.
Johann Guillaud-Bachet vit et travaille dans un village des Alpes. La Soif des bêtes est son second roman.