Pierre Mourange, 52 ans, docteur et directeur d’une maison de retraite près de Paris, père et mari lointain, tombe un jour sur un revolver dans le cabinet de leur thérapeute familial. Par curiosité, il le prend et y laisse ses empreintes. Manque de chance, le soir-même, le psychanalyste s’en sert pour se suicider, faisant de son patient un coupable tout trouvé. C’est du moins ce que va vouloir prouver l’inspecteur Guise, petit homme limité mais hélas pugnace. Mourange devrait s’inquiéter, mais après tout, entre la prison des jours et celle de la santé, la différence est-elle si évidente ?
Evidemment que oui, parce qu’ici, dans cette vie, il y a Camille, le frère de cœur connu dans l’enfance, écrivain flamboyant, célibataire amoureux de l’existence qu’aucune injonction à manger bio, faire du sport et honnir le whisky ne pourrait arrêter ; il y a les hiboux, deux pensionnaires de l’EPAHD, l’un ancien juge d’instruction au cœur tendre et discret, l’autre ingénieur brillant spécialisé dans le piratage des réseaux étatiques : ici il y a l’amitié qui tient Mourange debout. Et puis Mathilde, sa fille qu’il n’a pas secourue, une nuit, dans le passé, et pense avoir perdue depuis. Mais cette affaire, loin de l’écrouer, va lui permettre de se libérer ; de voir que ses amis sont prêts à se mouiller pour lui ; de laisser revenir certains mauvais souvenirs ; de rencontrer une commissaire qui lui rappellera qu’il peut aimer encore. De réaliser que sa vie, comme sa fille, ne sont finalement pas si loin.
Avec une grâce, un humour et une vérité sans faux-semblants, Antoine Sénanque revient pour nous offrir une formidable histoire d’amitié, d’amour et d’existence telle qu’on la sait : fragile mais pleine de surprises, et de beauté parfois.