Quand la sorcellerie devient envoûtant théâtre et quand le théâtre devient envoûtante sorcellerie…
Entre la Comédie Française et le Berry, entre la vie parisienne et la campagne désolée, maussade et pauvre, se joue dans Rideau noir – des années 1930 à 2021 – un sulfureux ballet de vie et de mort qu’orchestrent avec indifférence et mélancolie d’insaisissables fantômes de comédiens.
Le roman navigue du Conservatoire National d’Art Dramatique à un cimetière de village où l’on piège les filles trop différentes en passant par un atelier de menuisier où sont fabriquées de dangereuses amulettes.
On y verra aussi des mères en guerre avec leurs filles se déchirer avec haine, des spirites exsangues aux prises avec l’au-delà, des mages vouloir changer l’ordre des choses et des amants fous vivre enfin leur passion dans la mort.
C’est le théâtre, l’art théâtral, l’art tout court, qui permettent ici de défier la disparition, la mort, le destin. Et la raison. De renouer encore et toujours avec la renaissance et l’éternité.
La scène un fabuleux et inexploré laboratoire de tous les possibles, de toutes les modernités ? Un lieu où les héros et héroïnes de Rideau Noir apprennent à défier et exorciser à jamais la précarité de nos existences. Un lieu de magie où vie et mort se côtoient et s’épousent. Où n’existent plus ni vie, ni mort.