« Ce livre est né de mon amitié pour les sirènes : pour les filles de Lilith et non d’Ève qui transgressent les limites imposées à leur sexe et se risquent dans la rue, la bagarre ou l’écriture. Donner une voix aux adolescentes. Et prendre au mot Virginia Woolf : “Une féministe est n’importe quelle femme qui dit la vérité sur sa vie.” » L. P.
Elle grandit dans la mauvaise partie de la ville : une petite ville de la banlieue ouest, collée à Paris. Elle a une grand-mère blanche et bourgeoise, une grand-mère vietnamienne et humble : une famille aimante qui se désunit. La narratrice veut s’échapper. Sans arrêt, elle s’échappe. Elle a le démon de la liberté.
Alors elle fugue. Avec les garçons de la cité, elle traîne dans les rues, la nuit. Elle n’arrive pas à croire qu’elle est une fille. Au collège, ceux qui la harcèlent la surnomment « Lolito ». Mais l’adolescence se déclare. La vilaine chenille se métamorphose en papillon. L’adolescence brutalement sexualise Lolita et son monde vole en éclats. Est-elle amoureuse d’Otman, le roi des rues de sa banlieue, ou d’Ambre, l’amie de son lycée parisien, qui pique des voitures, boit et se prostitue la tête haute ?
Et Lolita, où est sa place ? Elle qui renferme un mélange de « races », de classes sociales, de masculin et de féminin ? Jusqu’à quand pourra-t-elle agir comme un garçon, impunément ? Qu’est-ce qui arrache à l’enfance ?
Pour sa première autofiction, Lolita Pille se réapproprie la narration de sa propre histoire et signe un récit d’apprentissage au féminin bouleversant d’authenticité et de résilience.