Lui, diplomate, qui connaît par cœur les textes des grands traités internationaux, alinéa par alinéa, mais n’aspire qu’à la poésie.
Elle, monteuse, qui voit le monde en champ-contrechamp, sait qu’une vie ne peut jamais se raconter comme dans les films, sauf à ce que la mémoire comme l’écriture fasse de certaines séquences de formidables rushs .
C’est leur cinquième rencontre, un soir dans un aéroport, lui entre deux avions, elle accourue depuis la ville proche pour passer quelques heures avec lui dans ce lieu sans grâce.
Sur fond de dérèglement climatique et d’apocalypse à venir, chacun convient pourtant de l’absence de trajectoire possible pour leur histoire, comme si leurs engagements passés et l’état du monde complotaient pour les priver d’avenir.
Mais l’amour n’a-t-il pas beaucoup à gagner quand le présent se révèle la seule chose à laquelle deux êtres puissent soudain se résoudre ?
Dans une langue vibrante et lyrique, Dorothée Werner campe des personnages bouleversants qui se jettent dans la magie d’une nuit pour tenter d’oublier cette condition, qui est aussi la nôtre. Et nous parle de la nécessité de se laisser désarmer par l’accident miraculeux qu’est toujours une rencontre.
Dorothée Werner est romancière. Chez Fayard, elle a publié Au nom des nuits profondes (2017).