J'avais écrit un livre et juré qu'on ne m'y reprendrait plus. Après avoir été victime d'une attaque de faisan et assisté au suicide d'un collègue dans la salle des profs, je ne sais pas ce qui m'a pris mais j'ai défié des ados à un skate contest. À 40 piges, je n'étais jamais monté sur une planche. J'ai toujours eu de bonnes idées.
On m'a dit alors d'aller voir ce type qui tenait le skate shop de la ville pour m'équiper. Vous me croirez ou non : Michel Houellebecq en personne. Et il m'a demandé de zigouiller, avec mes potes, toute la bande de skateurs. Manque de bol, c'étaient des vampires. Et alors que les cadavres s'amoncelaient, les flics s'en sont mêlés. C'est là que les choses ont véritablement commencé à dégénérer.
Depuis Mais rien ne vient, son premier roman (prix Joseph 2019), la vie de Julien Moraux n'a pas beaucoup changé, malgré une dizaine d'abonnés Instagram en plus. Il est toujours né la même année que la sortie du 6e album de Supertramp. Il vit toujours près du Havre dans une maison entourée par la forêt. Et il n'a toujours pas de page Wikipédia.