C'est parfois un détail qui vous a tiré l'oil : la main du géant Atlas à l'expo de Bruxelles 58, ou le short-pas-comme-les-autres de Pernfors à la fin du Roland-Garros 86. Ou cette odeur d'insecticide attachée à votre enfance campagnarde, que vous allez de nouveau croiser, l'été de vos quinze ans, à Pornichet.
Soixante-dix-huit fragments tentent de faire un sort à ce qui surnage dans la mémoire de l'auteur. C'est souvent aussi ténu que têtu, comme des cailloux sur la route qui brillent dans le lointain. Se tisse au fil des pages un patchwork singulier où s'additionnent odeurs, images et sons.
On n'est pas loin de la litanie des " Je me souviens " chère à Georges Perec. Mais c'est chaque fois un peu développé : une page plutôt qu'une phrase. Et même s'ils sont pris dans les plis d'une époque, ces échos participent d'une histoire individuelle.
Daniel Percheron a grandi près d'Orléans, gagné Paris et traité les affaires courantes d'une revue de sciences dites humaines. Ces dernières années, il a publié Notes de bar et Dialogues avec mon chat.