Treize nouvelles composent ce recueil dont la première fournit le titre. Nées d'une rencontre, d'une image fortuitement apparue, de quelques brins de mémoire qui s'entretissent, ces histoires de longueur inégale témoignent de la diversité d'une inspiration sans entraves ; partant, chacune a exigé de l'auteur, comme on s'en avisera, un traitement particulier.

Connu, surtout, pour sa trilogie romanesque dont le dernier volet – Tohu-Bohu – a paru en janvier 2000, et qui conte les aventures d'un nommé Frédéric Mops, lequel emprunte abusivement à son "père" sa myopie et quelques traits obsessionnels, Richard Jorif, né à Paris en 1930, (la même belle année que Serres, Chabrol, Rocard, Béart, Eastwood, Rochefort, Chaillou, Genette, Deguy...) de la conjonction singulière d'une mère martiniquaise et d'un père d'origine indienne, a longtemps survécu volontairement de quelques "métiers", la plupart très éloignés de toute littérature, et grâce auxquels il pouvait s'adonner à des travaux d'écriture, qui le décevaient, sans craindre d'être démasqué. Jusqu'au jour où il s'est enfin délivré du Navire Argo.

Son regret : avoir "débuté" trop tardivement pour vraiment connaître Blondin, Calaferte, Boudard, Nucéra, qu'il n'a fait que côtoyer.

Qu'est-ce que la mort, Fourrure ? est son premier recueil de nouvelles. Il ne s'interdit pas d'en composer un second, voire un deuxième. Mais le temps est court...

Depuis Navire Argo (François Bourin), Richard Jorif est considéré comme un écrivain de haute lignée au style et au langage éblouissants.