(Texte provisoire)
Le poisson pourrit par la tête est une plongée dans l'univers de l'entreprise, où l'arbitraire des procédures kafkaïennes fait naître des situations absurdes, parfois tragiques, souvent empreintes d'une poésie décalée.
Si la souffrance au travail s'est trop largement imposée en ces temps de crise et d'idéologie néomanagériale, elle est toutefois peu présente dans la littérature contemporaine. Michel Goussu nous y plonge à travers un récit initiatique à la fois poignant et plein d'humour. Son regard acéré ne laisse passer aucun des détails où se niche le diable néolibéral, mais son style, vif et imagé, permet au lecteur de s'attacher à des personnages touchants, victimes ou bourreaux, souvent les deux, et de suivre leur évolution au fil d'un récit qui évite le piège du pamphlet pour accéder à une véritable dimension romanesque.
Avenir Futur pourrait être votre entreprise. Ses salariés ne sont pas des traders cyniques et glamours, mais des ingénieurs, des chargés de projet, des petites mains qui font tourner la boutique : vous et moi. Et la souffrance au travail, cinq jours sur sept et au-delà. Propagée par les managers et les dirigeants comme un virus par des porteurs sains, cette épidémie de burn-out est devenue un enjeu de santé publique.
Le poisson pourrit par la tête dépasse le tabou et décrit de l'intérieur le quotidien absurde d'un cadre de la finance ordinaire. Chacun élabore une stratégie de guérilla taoïste contre les procédures irréelles d'une hiérarchie dépassée. Michel Goussu décrit avec un humour tendrement désabusé des personnages perdus, alternativement victimes et bourreaux, mais toujours en quête de reconnaissance et de rédemption.
Michel Goussu est né en 1976. Blogueur et chroniqueur littéraire pour des radios associatives, il a écrit les spectacles de la compagnie Hiatus (Brest) et publié des nouvelles et des contes. Il a travaillé pendant plusieurs années dans la gestion du risque bancaire. Son premier roman est une fiction nourrie de son expérience et de celle de toute une génération de salariés du tertiaire.