Grièvement blessé lors d'un assaut antiterroriste dans le métro de Londres, un écrivain fixe
une dernière fois en mots ce que fut sa vie.
Venu à Londres pour déposer le manuscrit de son premier roman à son éditeur, Félicien Ramuz est pris en embuscade lors d'une attaque antiterroriste dans le métro. Il comprend bientôt que c'est lui qu'on vise, lui le terroriste présumé. Il reçoit plusieurs balles dans le corps, s'effondre mais ne meurt pas, au grand dam de l'équipe d'agents spéciaux : " On avait pourtant dit : Shoot to kill ! "
Panique dans la station, cris, hurlements, on s'approche du " corps ". Dans le vacarme, Ramuz essaie de se faire entendre, de clamer son innocence, sa bonne foi. En vain. Il voudrait comprendre. Pourquoi lui ? Que lui reproche-t-on ? Dans une semi-conscience, il voit le visage de sa mère, revit des scènes de son enfance, en banlieue parisienne. Surtout, il voit les yeux rieurs de Clémentine.
Bientôt les secours arrivent, sortent Félicien des bouches de l'Enfer. Couché sur son brancard, il regarde le ciel qu'il ne pensait plus jamais revoir. La foule est compacte autour de lui, la police, les passants, mais aussi tous ceux qu'il a aimés, ceux qui ont compté dans sa vie sont à présent à son chevet. Certains moments de son existence remontent par bouffées : le bateau quittant l'Algérie, la tombe de son père, M. de Péco le génial professeur, et Barbara, son grand amour. Non loin, une petite fille a ramassé son manuscrit. Elle le lit? Non, elle déchire les pages tachées du sang de l'écrivain.
Ramuz a aimé Barbara plus que tout. Après un an de vie commune, Barbara a disparu pour ne plus revenir. Il a passé des années à la chercher à travers le monde. Ce n'est que sept ans plus tard qu'il a reçu une lettre de Barbara et une photo. La photo d'une petite fille aux yeux rieurs, la photo de leur fille, Clémentine. La verra-t-il jamais ?