Un voyage poétique aux sources des émotions de l'enfance...
"J'étais petit. Mon village était petit, je le sus après. Mais quand j'étais petit, il était grand pour moi, grand à me faire peur quand je devais me déplacer d'un bout à l'autre. C'était comme si je devais traverser sept pays et trois continents, autant de mers et autant de montagnes. Comme si je faisais le tour des cieux en hauteur et le tour des terres en profondeur. À chaque cent mètres, je changeais de territoire, je changeais de peau." Un petit Kurde raconte son enfance dans un village perdu au milieu des montagnes. Village qui semble s'étrécir à mesure que le narrateur grandit et que sa conscience mûrit, tandis que les mystères (l'eau, le soleil, la pierre) et les dangers qui l'entourent (loups, djinns et autres dragons) sont transfigurés en de merveilleuses fables, toute une fantasmagorie éminemment poétique. Tout le système de ce monde est reconstitué dans une langue magnifique qui permet d'atteindre à l'universel. Le sens de l'espace, les petites mythologies, les allégories, tout ici est pesé, construit en une succession de cercles concentriques dont l'ultime donne une image panoramique de toute beauté. Les symboles se conjuguent pour chanter finalement la constitution d'une identité et la naissance du livre.