Une nouvelle fois Christian Laborde démontre sa totale maîtrise de l'art de la nouvelle (érotique).
À chaque nouvelle une héroïne, à chaque héroïne un refrain.
Tandis qu'elle rêve à son amant, Mme Richardson fredonne " Un petit coin de paradis ". Épiée par un adolescent en Mobylette, la femme du garde-barrière prend des bains de soleil en écoutant " Laisse-moi t'aimer " sur son radiocassette. Avec ses airs de Muriel Moreno, la chanteuse de Niagara, Sarah, fesses nues et cheveux au vent, part à la recherche de l'escarpin idéal. Et Maria, embarquée dans la caisse de Tony, n'a qu'une envie : aller danser la bamba à la barbe des flics sur les quais bleutés du port de Veracruz.
Après Diane et autres stories en short, Christian Laborde continue d'arpenter le terrain du bref qui sied si bien à son écriture. Lui qui passe sans ciller de l'érotique au fantastique, du surréalisme au roman noir, de la prose solaire à la chute tragique, nous montre toute sa maîtrise dans l'art de mettre en scène les objets du désir. Chez Laborde, les femmes, les jeunes filles... apparaissent. Elles apparaissent et, aussitôt, comme le dit Boris Vian, le reste du monde se met à compter pour du beurre.
" Connu de nos services de police depuis l'interdiction de L' Os de Dionysos en 1987, Christian Laborde est un dangereux obsédé textuel. " Frédéric Beigbeider