À la fin du XVIe siècle, le plus grand kabbaliste de tous les temps façonne un être de boue auquel il donne vie... Après les grandes figures féminines de la Bible, Marek Halter s'empare de la légende du Golem.
À l'entrée du ghetto de Prague se dresse une statue que ni les Nazis ni les Soviétiques n'ont osé détruire : celle de Rabbi Lœw, le " Maharal " (acrostiche de Notre Maître Rabbi Lœw) de la ville juive en 1600, celui qui, par la seule puissance de son verbe, créa le Golem, un être de boue à l'image de l'homme... C'est à ce personnage, le plus prestigieux représentant de la kabbale, que s'est attaché Marek Halter pour revisiter la légende du Golem.
Quand à la fin du XVIe siècle le ghetto de Prague est réduit une fois de plus à feu et à sang, la petite-fille du Maharal perd son mari, dépecé lors d'un massacre. Elle supplie alors son grand-père de créer une force capable de sauver les juifs de l'anéantissement. La kabbale, chemin de la secrète sagesse, affirme qu'un homme pur peut, ainsi que Dieu, engendrer la vie par la puissance de son verbe. Le Maharal accepte. Ainsi naît le Golem, être de boue à la force illimitée qui va, pour la première fois, apporter la paix au peuple. Mais ce monstre, une fois vivant, s'avère pétri de sentiments et d'émotions. Et quand cette " arme atomique " prend conscience de sa condition, elle se retourne contre ceux qui l'ont sortie du néant. Une fois encore, la preuve est imposée aux hommes que la paix ne saurait être le fruit de la force mais de la seule sagesse.